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Le Chevalet du 8 nous accueille pourtant d'une allure assez fière,
malgré toutes les dégradations subies. Il ne faut
pas s'y tromper, comme une créature qui tend ses muscles
dans un effort d'intimidation, la bête est en réalité
bien malade. Délaissée, maltraitée, on a bien
failli l'abattre. D'ailleurs son sort n'est toujours pas réglé.
Si les pétitions n'avaient pas parlé, comme autant
de bulletins de votes prenant la direction d'une urne ,la mairie
aurait déjà classé l'affaire. Les bâtiments,
eux, n'en ont plus pour très longtemps. |
La condamnation est tombée, en attendant, on récupère les
tuiles pour le 9-9 bis de Oignies. Déshabiller Paul pour habiller Pierre,
voilà un projet ambitieux ! L'état
a souvent mis à disposition ces solides constructions de brique à
des entreprises dont la santé est suspecte, le sérieux douteux.
Résultat : un entretien plus qu'insuffisant qui nous laisse trop souvent
un spectacle de dépotoirs, de décharges à l'intérieur
comme à l'extérieur. | |
| Du
puits 8 bis, voilà tout ce qu'il en reste : quelques mots sur une plaque
de cuivre, scellé sur une petite dalle en béton que l'on peut confondre
avec celle des égouts. Remarquez l'absence du 4ème point d'attache.
Symbole de tout ce que CDF a laissé d'inachevé, tant au point de
vue matériel qu' humain ? |
Non
loin de là, le terril "113". Ici aussi, la municipalité
a complètement loupé le virage à prendre. Car c'est dans
un soit disant souci de transparence que l'on peut lire, dans un bulletin ( voir
plus haut), ses "chamailleries" au sujet des responsabilités
sanitaires à propos du ferrocyanures découvert récemment
dans les flancs du 113. |
La
mairie rassure ses électeurs en claironnant : "regardez comme nous
faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que vous ne soyez pas empoisonnés
! " Ou alors si vous l'êtes ce ne sera plus de leur responsabilité,
adressez vous alors aux autres administrations (l'organisme d'en face, chargé
de la mise en conformité par exemple...). Si l'intention est louable malgré
les trop nombreuses maladresses, on soupçonne plus une démarche
motivée par un désir d'échapper aux responsabilités,
face à un risque d'empoisonnement. Comment interpréter autrement
le silence au sujet de la protection des richesses de ce patrimoine, tant au point
de vue historique, botanique que paysager... | |
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Peu de temps après avoir pris ces photos, les "bull." et les
camions sont passés. Plus de ferrocyanures, mais plus de promenades non
plus dans les dunes, plus de goûter à l'ombre des sureaux, plus de
chemins à se frayer entre les graminées, plus de surprises comme
ce vieux pneu "recyclé" en curiosité du moment... Et plus
de blocs de schiste ou de "querelle", ni de "nids de poule"
non plus. |
Vous n'y pensez pas ! Si ces horribles choses venaient à
vous tordre la cheville, Monsieur le Maire pourrait aller en prison.
Non, mieux vaut un chemin bien lisse traversant les beaux parterres,
un beau gazon recouvrant la noirceur (vous n'allez pas vous salir
non plus ), planté de beaux arbres et, cerise sur le gâteau,
avec un peu de chance, le parc ainsi créé portera
peut-être le nom de... Monsieur le Maire. |
Trop
d'ironie dans ce texte ? D'accord, mais comment évoquer autrement cette
situation plus que grotesque ? Comment prendre au sérieux des élus
certainement plus préoccupés de leur situation politique, personnelle,
que du patrimoine exceptionnel que constituent ces sites ? Comment exprimer son
écurement devant ces maladresses qui se déroulent, là,
sous nos yeux ? | |
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Au soir, l'heure du retour approchant, on a du mal, à quitter l'endroit
sans un dernier regard. On ne sait jamais... Mais cette fois ci, le chevalet semble
plus vulnérable, voûté, fatigué, mal campé sur
ses trop longues pattes. Cette fois, c'est sûr, il ne sait plus qu'on le
regarde ¤ | | |